Interview Adrien Favre, photographe animalier professionnel

par Adrien Coquelle

Aujourd’hui, j’ai le très grand plaisir de vous faire découvrir Adrien Favre, un jeune photographe animalier professionnel, à travers cette interview très détaillée.

“Au naturel” est une série d’interviews de photographes confirmés et reconnus. C’est aussi l’occasion de découvrir des pratiques, des univers et des personnalités incroyables.

Dans ces entretiens, les photographes nous parlent avec passion de leur démarche, sans artifices, ni non-dits : au naturel.

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Chapitre 1

les débuts d'adrien favre dans la photo animalière

Le point de départ d'une passion dévorante

- Adrien COQUELLE

Bonjour Adrien Favre, peux-tu te présenter et nous expliquer ton parcours photographique, pour ceux qui ne te connaissent pas encore ? 


Comment en es-tu arrivé à pratiquer la photographie animalière ?

- Adrien favre

Bonjour, j’ai 35 ans et je suis photographe et vidéaste.

Je perçois mon travail comme un moyen de sensibilisation. J’ai un parcours atypique puisque je suis arrivé dans la photographie animalière sur le tard.

En décembre 2014, alors que je travaillais comme réalisateur dans l’audiovisuel, j’ai eu une opportunité d’être bénévole pour une ONG de protection animale en Inde, pour filmer ses actions de sensibilisation dans le Madhya Pradesh. 

Ce fut une expérience incroyable dans la campagne indienne avec la population locale. J’ai filmé et photographié la faune du pays et je garde un souvenir incroyable de la rencontre avec une tigresse dans le parc national de Bandagarvh.

Cette rencontre fut le début de tout.

Aux contact d’ONG locales j’ai appris avec effroi qu’il restait environ 100 000 tigres au début du 20ème siècle, contre moins de 4000 aujourd’hui. 

Ces chiffres furent l’élément déclencheur d’une envie de militer à travers mes images, afin de sensibiliser à l’écologie.

J’ai toujours adoré les animaux depuis ma plus tendre enfance, mais étant né à Paris et ayant vécu une grande partie de ma vie en région parisienne j’étais plutôt déconnecté de la nature.

A mon retour d’Inde, à partir de l’été 2015, je vais passer de plus en plus de temps chez mes parents les week-ends, en Loire-Atlantique, afin de me consacrer à la photographie animalière.

Hibou

Durant ces parenthèses hors de Paris, avec mon frère Nicolas, nous passions énormément d’heures ensemble à essayer de photographier les renards, dans une région où ils sont très difficiles à voir.

En mai 2016, je photographie mon premier renard avec mon frère, ce qui reste sans doute à ce jour mon plus grand souvenir et un élément déclencheur pour moi, puisque l’idée de mon film « Je suis un nuisible » découle de cette rencontre.

L’été 2016 a été le basculement, puisqu’à partir de ce moment-là, j’ai passé tout mon temps libre à tenter de photographier la vie sauvage à coté de chez mes parents.

Je n’avais plus vraiment de vie sociale à l’époque, mais je ne me suis jamais senti aussi bien.

En 2018 je me suis lancé en tant que professionnel : j’ai quitté définitivement Paris en février de la même année pour la Loire-Atlantique et je viens de m’installer dans le Doubs depuis début novembre.


le début de la notoriété

- Adrien COQUELLE

Ta progression en photographie animalière a été très rapide depuis 2015, puisque tes images ont rapidement été remarquées par le grand public, faisant de toi un des photographes animaliers les plus suivis sur les réseaux sociaux : comment expliques-tu cette progression ?

- Adrien FAVRE

Je suis chanceux et j’en ai conscience, car je ne suis pas meilleur que les autres : les plus suivis sur les réseaux ne sont pas forcément les plus talentueux.

Je pense avoir apporté un regard différent parce que justement je viens de la photographie de rue, du photo journalisme et de la vidéo.

Je suis autodidacte dans la photo comme dans la vidéo, avec des lacunes qui sont les miennes. J’ai toujours vu ces formes d’Arts comme un moyen extraordinaire de s’exprimer et surtout de dénoncer.

Je suis venu à la photo par militantisme à la base et je crois que c’est ce qui me différencie de beaucoup de photographes.

Le leitmotiv de mon travail est la sensibilisation. J’ai fait mon chemin et forgé mon expérience loin des concours photo et des festivals, donc je n’ai jamais été dans une forme de compétition.

Tétras lyre

Je me suis fait loin de tout ça et j’ai toujours vu la photographie comme un jeu, avec des yeux d’enfants.

Je ne dis pas ça pour critiquer qui que ce soit ou me mettre en avant, ce n’est pas dans ce sens là : c’est juste mon parcours.

Je me suis fait grâce aux gens qui m’ont aidé, soutenu et qui m'ont donné ma chance; ainsi qu’à mon public pour qui j’ai énormément de reconnaissance. 

Je ne connaissais rien du monde de la photographie et j’ai évolué loin de tout ça. Je suis toujours hyper impressionné quand je croise des photographes dont j’admire le travail et de pouvoir les saluer.

J’ai un parcours atypique, car ce sont mes films qui m’ont fait connaître, ainsi que mon travail auprès de différentes associations de protection animales ou de nature.

L’ASPAS, que j’apprécie énormément, m’a beaucoup aidé en soutenant plusieurs fois mes projets et en étant toujours bienveillants, ainsi que d’autres associations également.

Mon film «Je suis un nuisible» a bien marché et m’a énormément aidé à me faire connaître. 

Ce qui est drôle, c’est que j’ai écrit le scénario rapidement, sur un coup de tête, et c’est sans doute le film qui m’a demandé le moins de temps : une après-midi de tournage avec mon frère, quelques jours de montage.

Pourtant, c’est celui qui a changé ma vie.

Presque 4 ans après, je pense que malgré ses défauts, c’est toujours mon film le plus abouti.

Il y a beaucoup de messages intéressants dans ce film, dont la filiation, le fait que l’on puisse évoluer, le fait de montrer qu’on peut être chasseur d’image aussi.

Je suis un peu comme ce gamin qui voit son père chasser :  je suis passé de Paris à un hameau de 10 habitants aujourd’hui, preuve que rien n’est acté et que tout le monde peut changer.

Adrien Favre portrait Photo animalière

On oppose souvent la ruralité et les villes et c’est une grave erreur selon moi.

Je me souviens de Jean-Michel Bertrand, avec qui j’avais fait une interview radio lors d’un festival dans le Vercors, qui avait eu ces mots : «on a besoin de tout le monde pour protéger la nature», pour faire sortir le débat de ruraux contre citadins.

Mettre des gens dans des cases c’est stupide. Parfois je ressens un peu ce regard jugeant parce que je viens de Paris.

Finalement on pense toujours que les gens des villes regardent les ruraux d’un air méprisant, mais l’inverse est parfois vrai. 

Dire que je n’ai jamais cherché la notoriété ne serait pas honnête puisque comme tout un chacun, on souhaite que notre travail soit le plus vu possible, mais mon travail a toujours été au service des animaux.

Je crois ne m’être pas trop perdu en chemin même si j’ai sans doute fait des erreurs.

J’essaye vraiment le plus souvent d’accompagner mes photos avec un texte engagé, pour amener le spectateur à une réflexion.

Je crois que c’est ma sincérité que le public a apprécié et je suis toujours resté accessible, à partager le travail des autres photographes dans un milieu où parfois c’est très perso…

Je suis conscient qu’il y a sans doute beaucoup d’autres photographes plus talentueux que moi.

Je suis dans une démarche de sensibilisation, comme peut l’être Laurent Baheux, dont j’apprécie l’engagement.

Je me suis aussi cantonné à ce que je sais faire.

J’ai voulu par exemple, à une époque, me lancer sur youtube, mais très vite je me suis rendu compte que je n’en étais pas capable parce que je ne suis pas très à l’aise devant une caméra et déjà beaucoup de personnes talentueuses le font très bien : Wild-Forest , Kamille Cm, Enjoy Nature, Atmosphère Sauvage, La Minute Sauvage ou Fabwildpix, qui a été le précurseur, et bien d’autres encore…

Bravo à eux !

Hiboux

Je suis plutôt discret et secret dans la vie : je préfère qu’on regarde mon travail et moins on me voit, mieux je me porte.

Avec mon frère, on jouait dans nos films car nous n’avions pas d’acteurs, de petits budgets, et pas d’équipes techniques. 

Je suis toujours un peu gêné par le retentissement de mon travail, parce que je sais que c’est allé vite pour moi, et que ça peut provoquer de l’incompréhension ou de la jalousie...

Mais depuis 2016 j’ai énormément travaillé et fais de sacrifices dans ma vie. Les gens n’ont pas idée du temps que ça représente...

Trois courts-métrages et un livre depuis mai 2016, c’est énormément de temps et d’investissement.

Je suis passé par des moments difficiles pour me donner les moyens de réussir dans ce que je voulais.

La photographie est presque un acte politique à mes yeux, c’est du militantisme ! Tout le reste, ce n’est que de l’ego et, plus j’avance, plus je m’éloigne de ça.

J’essaye de ne plus être dans la course à la notoriété et à la plus belle image. Je l’ai été sans doute parfois, parce que je reste humain, avec l’envie de plaire et de me prouver des choses, mais je n’éprouve plus vraiment ce besoin, parce que, quelque part, c’est se perdre en route et dévier de son leitmotiv

Et je me demande parfois ce que vient faire la nature dans tout ça ? Aucune photo ne changera ma vie !

Je suis parfois assez déçu par le milieu de la photographie animalière pour être franc : il y a trop peu de photographes engagés, une trop grande proximité avec le milieu de la chasse parfois et un esprit de compétition un peu malsain, voir très critique les uns envers les autres…

C’est dommage alors qu’on partage tous cette passion pour la nature et malheureusement, j’en ai aussi fait les frais.

Je suis parfois tombé de très haut avec ce milieu que j’idéalisais. Mais Il y a bien sûr énormément de gens bienveillants, qui m’ont aidé et appris et ils se reconnaitront si ils lisent cette interview.

Malheureusement, ce manque de cohésion et de prise de position m’ont fait comprendre pourquoi nous n’avions aucun poids face aux lobbys comme celui de la chasse. 

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Chapitre 2

son combat pour la protection des animaux

Son point de vue sur la chasse, l'élevage et la pêche

- Adrien COQUELLE

Tu es d'ailleurs très actif sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram, où tu partages beaucoup de stories dénonçant certaines pratiques de chasse, d’élevage et de pêche.

Peux-tu nous parler de ces combats qui te tiennent particulièrement à cœur ? 

- Adrien FAVRE

J’ai 35 ans et grâce à mon expérience de vie, je crois pouvoir me forger ma propre opinion sur certains sujets qui me tiennent à cœur : faire des images pour faire des images ça ne m’intéresse plus.

Sincèrement, je m’en fiche de rester politiquement correct, je me positionne et fais part de mon opinion, que ça plaise ou non.

J’essaye de gagner ma vie en photographiant des animaux qui n’ont pas leur avis à donner quand je les photographie, donc la moindre des choses c’est, à mon petit niveau, de sensibiliser en retour, en espérant que ça les aide un minimum.

Prendre sans rien donner c’est loin de mon éducation.

Je me considère comme animaliste et raisonne de moins en moins en termes d’espèces, mais de plus en plus en terme d’individus - sans tomber dans l’anthropomorphisme - ce qui ne m’empêche pas d’avoir des valeurs humanistes.

Comme disait Lamartine, «on n'a pas deux coeurs : un pour l’homme et un pour les animaux. On a un coeur ou on n'en a pas».

Parfois, je partage des choses qui sont contre-productives par rapport à mon travail : parler de la réduction de la consommation de viande, de la sur-pêche, ne rend pas populaire et c’est un débat épineux qui peut provoquer beaucoup d’incompréhension et attiser la colère.

Je le vois à chaque fois quand des gens se désabonnent de mon compte. C’est comme ça.

J’essaye toujours de le faire de manière bienveillante et sans jugement, parce que tout n’est pas blanc ou noir et finalement l’extrémisme c’est de ne plus écouter l’avis des autres.

Je n’ai pas la science infuse et ne suit pas garant du bon mode de vie, c’est très subjectif tout ça. Chacun est libre.

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Mais je ne peux pas rester à rien faire et consommer. Ceux qui pensent qu’avec de simples images on sensibilise ne sont pas dans le vrai.

Encore une fois, rien n’est acté et je me souviens qu’à mes débuts en 2015, à la sortie de mes affûts, je pouvais m’arrêter manger au Mac Donald, après avoir admiré un chevreuil, sans y trouver quelque chose à redire.

J’étais aussi un grand fan de pêche, que je pratiquais avec ma maman et mon grand-père qui m’a beaucoup appris sur la nature. Je critiquais la chasse tout en pêchant...

Est-ce contradictoire ?

Aujourd’hui, je ne consomme ni viande ni poisson depuis des années.

Je ne pêche plus, mais j’ai encore des amis pêcheurs et je respecte leurs choix, parce que ce ne sont pas eux qui font du mal, mais bien la pêche industrielle.

A travers mes revendications, je cherche simplement à être en accord avec mes convictions et cela n’engage que moi. J’essaye juste de montrer parfois nos contradictions. 

La grande majorité des français sont contre la chasse, mais consomment de la viande industrielle, avec des animaux qui ne voient pas la lumière du jour.

Est-ce logique ? 

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Je m’efforce de féliciter toute personne qui réduit sa consommation de viande ou de poisson et ouvre les yeux sur la souffrance animale. C’est déjà un très bel effort.

Encore une fois, je ne prétends pas avoir réponse à tout ni détenir la vérité. Je crois que tout le monde est en train de prendre conscience de la nécessité de réduire drastiquement la consommation de produits d’origine animale pour préserver la planète : des personnalités comme Yann Arthus Bertrand ont eu le courage d’ouvrir ce débat. 

Je suis loin d’être parfait, mais la souffrance animale est une tragédie à mes yeux.

Elle n’est plus tenable, 60 milliards d’animaux terrestre et 2 500 milliards d’animaux marins sont tués chaque année pour la consommation humaine : ces chiffres me tétanisent !

Le referendum pour les animaux, dont tout le monde parle actuellement, est un excellent projet qu’il faut soutenir, que l'on mange ou non de la viande.

J’admire beaucoup des personnes comme Hugo Clément qui font passer ces problématiques de manière intelligente.

Ma devise a été de ne manger que ce que j’étais capable de tuer moi-même, donc très vite je me suis retrouvé à manger des légumes et c’est très bien comme ça.

J’applaudis tout ceux qui font des efforts en réduisant également leur consommation de viande, car j’étais moi-même un gros consommateur de viande.

Il faut dans tous les cas oeuvrer pour une amélioration des conditions d’élevages.

Cet hiver, au Canada, j’ai passé du temps avec une tribu indienne, les Nez-Percés, grâce à mon ami Arnaud Marchais. C’était incroyable !

Un soir où nous étions invités à diner, on nous a proposé de la viande d’un animal qu’ils avaient chassé. Ils étaient très ouverts sur mes convictions alimentaires : j’ai refusé dans un premier temps et puis, par politesse, j’ai essayé une bouchée pour ne pas les froisser.

J’ai trouvé ces fines lamelles séchées et salées vraiment très mauvaises.

Hermine

Cela faisait des années que je n’avais pas mangé de viande, mais par cet acte j’ai eu l’impression de rendre honneur à mes convives et de rester quelqu’un d’ouvert d’esprit.

Ils ont bien ri en voyant ma tête et on avait fini la soirée à pleurer avec Arnaud, transportés par les chants ancestraux chantés par nos hôtes. C’était presque un rite initiatique d’être avec les indiens.

Comment mettre ce peuple de chasseurs-cueilleurs sur le même pied d’égalité que la chasse en France, qui ne veut plus des grands prédateurs, qui prétend réguler des populations d’animaux - comme celle des sangliers qu’ils ont eux-mêmes fait exploser - qui chassent en battue, avec appeau, sur un mirador ou au fusil à lunettes… ?

J’ouvre juste des débats et je me pose des questions. Tout le monde à le droit à la parole et il faut vraiment en parler et être constructif.

Cette expérience auprès des indiens ne changera nullement mes convictions, car c’est ancré en moi, mais c’était un petit écart pour m’apprendre le discernement. Et c’est important aussi.

Rien n’est blanc ou noir c’est vrai : mais bien sur que je suis « contre » la chasse, je ne l’ai jamais caché.

Mais je sais aussi écouter l’avis des autres, même ceux avec qui je suis en désaccord. Parce que j’ai envie d’avancer.

Il ne faut cependant pas oublier que sur les 50 millions d’animaux tués chaque année par l’industrie de la chasse, 20 millions seraient issus de l’élevage.

 Difficile de croire ces « premiers écologistes » de France...

Une nature équilibrée n’a pas besoin de l’homme. La France est sans doute le pays où l’on peut chasser le plus longtemps dans l’année et le plus d’espèces, dont certaines sont même menacées…

Par exemple : selon la LPO, avec 64 espèces d’oiseaux chassables, la France détient le record en Europe (moyenne européenne de 24 espèces), parmi lesquelles 20 sont menacées de disparition.

C’est juste incroyable… !

Sans parler des pratiques de chasse totalement atroces et archaïques dans ce pays : déterrage des renards, des blaireaux, piégeage, chasse à courre, chasse à la glu etc…

Adrien Favre Bouquetin

C’est juste hallucinant d’en être là à notre époque, dans un pays dit civilisé !

C’est un sport dangereux, qui tue et blesse des humains également chaque année. Et ce n’est pas parce qu’on plante des haies à grand coup de subventions qu’on est écolo !

Ce n’est que pour mieux tuer derrière.

Le mot «gibier» à lui tout seul montre bien l’amour que les chasseurs portent aux animaux.  Pour moi la seule question qu’on devrait se poser c’est : est-ce bien nécessaire ?

La nécessité est le seul argument fondé : nous n’avons plus besoin de chasser en Occident. 

Pour ma part, je continue à avancer pour être le plus en accord possible avec mes convictions. Je tends vers un mode de vie simple, avec pour projet mon potager, mes poules rescapées d’élevages que j’ai envie d’avoir et une envie d’être le moins dépendant possible des industriels.

Et moins de déchets aussi.

Oui on peut être rural et opposé à la chasse.


Comment sensibiliser la population sur la protection des animaux

- Adrien COQUELLE

Concernant l’impact de ces actions et la prise de conscience sur ces sujets : est-ce que cela ne toucherait pas qu’une partie de la population déjà acquise à la cause animale ?

Sens-tu une différence et faut-il aujourd’hui forcément faire du sensationnel et choquer pour pouvoir toucher une population qui n’est pas (encore) sensibilisée à ces sujets ?

- Adrien FAVRE

Sensibiliser par le beau est un fantasme, ça ne marche plus.

Une image ne sensibilise pas, surtout à l’ère du numérique ou l’on zappe très vite. Les réseaux sociaux offrent des milliers d’images chaque seconde, comment en retenir une plus qu’une autre s’il n’y a pas un message de sensibilisation ?

Il ne faut pas se raconter d’histoire, nous sommes dans une bulle : la population que je touche est déjà acquise à la cause animale.

Comment reprocher aux gens de ne pas assez s’intéresser à la nature, eux qui sont perdus dans une jungle urbaine bercée par une rengaine « métro-boulot-dodo », ? L’écologie est un problème de riches ou de gens sensibilisés. Pour beaucoup la vie se résume à assurer les fins de mois…

Je pense que le combat parfois atteint ses limites justement parce que nous évoluons dans un microcosme.

[ARTICLE COMPLÉMENTAIRE]

L'éthique du photographe : STOP, ne shootez pas comme ca !

Découvrez dans cet article une vision saine et raisonnée de la pratique de la photographie animalière.

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Les institutions ne font pas leur travail de sensibilisation. L’écologie devrait être une matière à l’école, où on apprend les espèces d’animaux, les espèces végétales…

Tout cela me semble être une excellente base de sensibilisation.

Est-ce logique d’enfermer des enfants 8 heures par jour entre 4 murs, pour qu’ils ne connaissent rien à la nature avec laquelle ils vivent sur la planète ?

Comment leur donner goût à l’écologie si on ne les encourage pas à sortir en fôret et à s’émerveiller du vivant ?

Il faut tout reprendre depuis le début. Troisième Planète, une association dont je fais partie, se rend dans les écoles pour sensibiliser : je compte le faire aussi maintenant que j’ai enfin un chez moi.

Je suis également admiratif du travail de l’association L214, qui a un discours très engagé, avec des images certes trashs, mais toujours avec des mots bienveillants qui ne stigmatisent pas.

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Mes parents ne sont pas végétariens, mais ils donnent régulièrement à cette association, parce qu’ils trouvent ces conditions d’élevages inadmissibles et je suis très fier des efforts qu’ils ont fait depuis plusieurs années, afin notamment de réduire leur consommation de produits issus des animaux, alors que depuis leur naissance ils ont appris à vivre comme ça.

Culturellement et socialement ce n’est jamais simple.

On peut également sensibiliser en montrant les animaux de visu, oui c’est vrai, mais je reste malgré tout contre la captivité : pour moi c’est une excuse.

Le fondement même de la vie, c’est la liberté et on peut observer la faune localement.

J’adore emmener ma mère, mon père, mon grand frère et des amis voir la nature. Ma mère c’est un porte-bonheur : à chaque fois qu’elle vient, on voit des choses, c’est incroyable !

Elle à déjà vu un paquet de renards, des chouettes, des hiboux, des chevreuils, etc… et la voir apprécier ces moments est une immense satisfaction.

J’aime aussi emmener ma nièce de 5 ans. Elle est encore petite et donc n’a pas la patience nécessaire. Elle rêve de voir un renard, mais j’attends qu’elle grandisse un peu.

Cet été, je l’ai emmenée voir des hiboux moyens duc juvéniles. Je ne reste que 10 minutes à l’endroit où ils sont, car les parents peuvent arrêter le nourrissage en cas de dérangement, donc c’est une limite que je me fixe.

La dernière fois, alors que nous étions en train de regarder un hibou moyen-duc juvénile, je lui ai dit « Tu te rends compte Rose, combien de petites filles de 5 ans ont déjà vu un hibou ?».

Elle m’a répondu : «Ah bah oui Tonton c’est super, mais moi j’ai faim».  J’ai explosé de rire !

Les enfants ont une sincérité en eux qui est si touchante... A l’âge adulte on se perd dans la représentation pour vivre en société.

Eux n’ont pas de filtre.

Je sais qu’un jour ces rencontres sauvages feront écho en elle et je me bats aussi pour sa génération, pour qu’ils puissent avoir un monde agréable et préservé.

Hermine

Les dérives des réseaux sociaux : entre menaces de mort et actes de jalousies

- Adrien COQUELLE

Pierre Rigaux, naturaliste et auteur de «Pas de fusils dans la nature», un livre anti-chasse qui a rencontré un grand succès, est également très présent sur les réseaux sociaux et subit régulièrement des menaces de la part des chasseurs.

Ce 3 Juin 2020, ces attaques sont allées très loin, puisqu’il a retrouvé un renard mort et ensanglanté sur le capot de sa voiture.

Est-ce que tu as déjà subi ce genre de menaces et est-ce que cette montée de la violence t’inquiète ?

- Adrien FAVRE

La première fois que j’ai rencontré Pierre, je crois que c’était en 2017, lors d’une manifestation à Paris contre les tirs de loups pour CAP Loup, un collectif d’association qui milite pour le loup.

Après la manifestation, nous avions déjeuné ensemble avec d’autres gens, dont un copain qui était lanceur d’alerte pour L214 et qui mettait des caméras dans les abattoirs.

J’avais beaucoup aimé échanger avec Pierre. A l’époque il n’était pas aussi connu. C’est un mec très sympa, hyper intéressant qui a les nerfs solides, qui est apolitique et indépendant.

Il a un parcours très intéressant, puisqu’il a beaucoup travaillé dans le milieu associatif. Il a fait énormément pour les animaux. Je le soutiens à 200 % !

Les menaces qu’il reçoit sont honteuses, et ça montre les failles de notre système juridique.

Menacer de mort quelqu’un sur les réseaux est complètement acceptable aux yeux de la justice dans nos sociétés modernes et c’est très grave.

Je ne sais pas comment il tient le coup, un grand bravo à lui !

Les policiers classent sans suite toutes ces plaintes pour menace de mort et agression, mais par contre on a créé la cellule Demeter contre le milieu animaliste dans le même temps… 

Pour ma part, oui j’ai reçu des menaces parfois aussi, de chasseurs et d’éleveurs, mais j’essaye de ne pas tomber dans la caricatur et puis c’est de bonne guerre vu mon discours.

J’ai aussi échangé parfois avec des gens constructifs et sympathiques, qui pensent juste différemment et c’est leur droit. Il faut aussi savoir les écouter et les entendre.

Renard Adrien Favre

Je crois que le plus dur, finalement, ce sont les attaques de «ma famille», celle du monde de la photographie animalière, de la part des gens avec qui j’ai déjà fait des photos, dont tu partages souvent le travail pour les aider et qui te salissent en douce par jalousie.

Je crois que c’est juste à l’image de l’humanité : il y a des gens mauvais et des gens bien également dans tous les domaines professionnels.

Il faut avancer et s’entourer de personnes bienveillantes et ne pas tomber dans cette compétition débile. On ne réussit pas en jalousant son voisin, on réussi en se concentrant sur soi, en essayant de s’améliorer et en se remettant en question.

Ne pas rentrer dans ce jeu, c’est en sortir grandi. La nature c’est le plus important, le reste c’est de l’ego.

Et puis on ne peut pas plaire à tout le monde et je l’accepte.

Les réseaux sociaux font croire aux gens qu’ils ont une certaine impunité : derrière des claviers on se sent fort, mais de visu souvent les gens montrent une autre facette, jouent un double jeu.

Aujourd’hui, chacun veut avoir son mot à dire. Je trouve ça toujours étrange d’entendre des gens parler d’autres personnes; alors qu’ils ne leur ont jamais adressé la parole, ni rencontré ou bien de parler de situations dans lesquelles ils n’étaient pas là.

Tout va trop vite, il faut prendre son temps.

Je suis toujours très inquiet de nos dérives sociétales sur les réseaux sociaux : insulter les gens, menacer de morts, diffamer, etc… C’est très grave, lâche et triste !

Aujourd’hui, je me protège et j’ai perdu une certaine innocence face à tout ca.

Les haters, ce n’est pas ma génération et je n’ai jamais été dans la frustration, car c’est contre-productif. J’ai toujours été heureux de voir des gens réussir, surtout s’ils ont un message positif et constructif. 

Si j’ai des choses à dire à quelqu’un, je m’explique avec lui :  je ne le dénigre pas dans son dos.

Je garde le meilleur et je n’oublie pas que j’ai également rencontré des gens extraordinaires, photographes, vidéastes, naturalistes ou bénévoles dans les associations qui oeuvrent vraiment pour la nature.

 Le reste je m’en fiche : j’ai arrêté de me torturer ça me rendait triste. 

Chapitre 3

la passion d'adrien favre pour le renard

Ses premières rencontres avec l'animal

- Adrien COQUELLE

Parmi tous les animaux sauvages persécutés et chassés, le renard semble d’ailleurs te tenir particulièrement à cœur.

Pourquoi lui en particulier ?

- Adrien FAVRE

Je crois que j’ai été bercé par «Le Petit prince» de Saint-Exupéry, avec ce fantasme de nouer une amitié avec un animal sauvage.

Je trouve que le sort du renard aujourd’hui est un bel exemple de la bêtise humaine.

C’est un auxiliaire pour les agriculteurs, il régule les populations de rongeurs et pourtant on tue plus de 600 000 renards chaque année en France, tout en utilisant dans le même temps des produits phytosanitaires.

Il serait également un allié pour lutter contre la maladie de Lyme, qui touche des dizaines de milliers de français chaque année, alors comment expliquer une telle contradiction, un tel massacre et une qualification d’animal nuisible ?

Parce que le renard est un concurrent des chasseurs en prélevant le « gibier d’élevage ». On marche sur la tête encore une fois.

Et puis, c’était une quête avec mon petit frère, ce qui la rend encore plus belle. Tous ceux qui me liront et qui font de la photo animalière savent a quel point il est difficile parfois de photographier cet animal dans certaines régions de France vu à quel point il est persécuté.

Renard Adrien Favre

Je crois que j’’aime profondément les mal-aimés, dont j’ai à coeur de les réhabiliter.

Je pense avoir modestement aidé ce beau combat. Et puis sincèrement c’est un animal magnifique non ?

Même si l’on ne doit pas juger que sur l’apparence, on ne peut quand même pas rester insensible à tant de beauté. Il a une place très importante dans mon coeur et dans mon parcours.

Cet été, avec mon frère en France nous nous sommes retrouvés à quelques mètres d’un renard qui nous acceptait totalement.

C’était magnifique et un petit clin d’oeil à notre histoire commune. Nicolas était très ému.

Ca me rend complètement dingue de savoir que les renards sont massacrés dans ce pays dans un silence médiatique assourdissant.

Il y a une pétition sur le déclassement du renard du statut de nuisible lancée par l’ASPAS, One Voice et Anymal qui regroupe plus de 400 000 signataires.

Ce sont des associations avec lesquelles j’ai déjà collaboré et je trouve ça génial d’avoir un projet commun d’une telle envergure. On entend toujours que le milieu associatif se tire dans les pattes alors quand il s’entraide et il faut le souligner aussi.

Chaque année en France, 600 000 à 1 000 000 de renards sont massacrés à la chasse, subissent les tirs, le piégeage, la chasse à courre ou sous terre.


Parce que les renards sont indispensables à l’équilibre des écosystèmes, Anymal, l'ASPAS et One Voice lance une pétition pour retirer le renard de la liste des « espèces nuisibles".


Rejoignez les 419 429 signataires !

Petition-renards

Ses conseils pour photographier le renard

- Adrien COQUELLE

Aurais-tu quelques conseils pour les personnes qui souhaiteraient le photographier et n’ont pas encore eu la chance de croiser son chemin ?

Je sais que tu as mis plus d’un an avant de réussir à le photographier.

- Adrien FAVRE

Oui : habiter dans l’est de la France !

Plus sérieusement, c’est vrai que, selon les régions de France, c’est une tâche différente.

Ici, dans le Doubs, je peux le temps d’un trajet de 30 minutes en voiture en voir 4 dans des champs, quand tu n’en verra pas un en plusieurs semaines à l’ouest de la France… D’ailleurs ma copine en a vu un hier soir à 500 mètres de la maison, elle était hyper heureuse.

Je me souviens de mon frère qui est venu cet été, avec qui on en a vu 4-5 en une heure de voiture et qui m’a dit : «Ah ok c’est un zoo ici en fait !». Ca résume bien les disparités.

Avec Nicolas, on a vraiment galèré avant de pouvoir les photographier en Loire-Atlantique, ensuite on en voyait régulièrement, parce qu’on avait trouvé les bons endroits et qu’on y passait du temps. Mais c’est très difficile néanmoins. 

Renard Adrien Favre

Je dirais que pour photographier le renard, il faut trouver des traces de présences (déjections, empreintes).

Ils sont souvent dans les champs en lisière de foret, souvent dans les mêmes champs que les vaches.

Il faut parfois s’armer de patience et le mois le plus propice est celui de la fenaison, dans la mesure où ils affectionnent plus que tout les champs coupés.

Ils sont très routiniers : une fois qu’on trouve un endroit de présence et qu’on a les heures de sortie ce n’est que du bonheur.

Il faut par contre vraiment faire attention au sens du vent, et être bien camouflé. Et surtout essayer de déranger le moins possible.

J’ai beaucoup appris au contact d’un photographe, Franco Limosani.

Faire des photos avec mon frère est toujours constructif, il est très éthique et fait tout pour ne jamais déranger, du coup ça freine mes envies d’images parfois.

Cet été je suis allé seulement 3 fois sur un terrier de renards à cause de lui, parce qu’il avait peur de les déranger et m’interdisait presque de m’y rendre.

Je lui en voulais parfois en pensant aux images que je pourrai faire, mais avec le recul c’est lui qui avait raison.

Je suis fier d’avoir un frère comme lui et il m’a énormément aidé pour mes films. Nicolas est plus dans l’ombre que moi, mais sans lui je n’en serais pas là où j’en suis.

Chapitre 4

Sa rencontre avec vincent munier

L'accomplissement d'un rêve

- Adrien COQUELLE

Tu as rencontré en début d’année quelqu’un que beaucoup de photographes animaliers, toi y compris, citent souvent comme modèle : Vincent Munier !

Il t'a en effet invité à exposer une de tes photos aux Sentiers de la Photo, une exposition à ciel ouvert dont Vincent est l'un des organisateurs.

Peux-tu nous parler de cette rencontre spéciale et comment s’est-elle déroulée pour toi ?

- Adrien FAVRE

Ca c’est l’accomplissement d’un rêve !

Je me réveille un matin et, comme souvent, je regarde mes messages sur ma page Facebook et je vois en expéditeur : Vincent Munier .

Je pense à un canular, et puis je lis, mon coeur s’emballe. Il me dit découvrir mon travail et aimer mon engagement.

Je me retrouve comme un enfant a réveiller ma mère et à lui annoncer que j’ai un message de Vincent Munier. J’appelle tout de suite mon petit frère pour lui dire.

J’avais envie de partager ça avec ma famille, parce qu’ils me soutiennent au quotidien et comme tout passionné je ne suis pas toujours facile à vivre, parce que je prends beaucoup les choses à coeur. 

Vincent m’a donc proposé de mettre une photo aux Sentiers de la Photo, dans les Vosges

Renard Adrien Favre

La date est arrivée, je pars avec ma copine le temps d’un week-end pour l’inauguration. On commence la visite des expos et assez vite je me suis retrouvé devant lui, mais je n’osais pas le saluer par timidité, alors j’ai continué.

15 minutes plus tard, je m’arrête discuter avec d’autres photographes que je connais présents sur l’expo et Vincent arrive dans mon dos et salue tout le monde.

Il est accompagné du directeur marketing de chez Nikon, que je connais grâce au festival Nikon. Il m’a donc présenté à Vincent.

J’ai eu beaucoup de mal à sortir un son tant j’étais impressionné...

Il m’a rapidement dit avoir aimé mon film «Je suis un nuisible» et j’étais honoré qu’il l’ait vu : j’ai toute de suite envoyé un message à mon frère pour lui dire "il a vu notre film !" .

Vincent, c’est un peu Dieu pour les photographes animalier...

Pourtant, il est l’antithèse de beaucoup de monde dans ce milieu de la photo, alors qu’il aurait toutes les raisons d’avoir la grosse tête.

Il est simple, humble et très à l’écoute.

Plusieurs fois au cours de la soirée, il est venu échanger avec ma copine et moi, s’intéressant à nos parcours professionnels.

C'est un grand monsieur, d’une grande gentillesse. Il est et restera le meilleur de tous : Munier est précurseur, inventeur, il a ouvert une voie et nous autres photographes, on marche sur ses traces en s’en inspirant.

C’est mon modèle depuis mes débuts, et c’est sans doute lui qui m’a donné envie de faire de la photographie.

Le rencontrer était un rêve.


- Adrien COQUELLE

On dit souvent que la France est le pays le plus difficile pour la photographie animalière, car les animaux sont très craintifs de l’Homme à cause des chasseurs : toi qui voyages beaucoup et a photographié dans plusieurs pays, est-ce que c’est quelque chose que tu ressens aussi ?

Est-ce plus facile d’approcher des animaux sauvages à Yellowstone que dans la campagne bourguignonne ?

- Adrien FAVRE

Oui bien sûr que c’est beaucoup plus difficile en France et j’ai un immense respect et une profonde admiration pour tous les gens qui ne travaillent que localement.

Beaucoup de gens oublient que j’ai fait mes armes en France, en Loire-Atlantique avant de voyager. Mais là où j’ai commencé, il n’y a quasiment que des monocultures, donc je suis bien placé pour en parler.

La faune en France est presque devenue nocturne dans certains endroits tant elle est persécutée, c’est grave.

Le comportement des animaux dans les grands parcs nationaux aux USA est totalement différent : ils ne sont plus chassés depuis plusieurs générations, donc ils ont perdu la peur de l’homme.

Certains détracteurs ont été parfois jusqu’à me rapprocher de photographier des animaux peu craintifs à l’étranger et ça me fait toujours beaucoup sourire, comme si un rapport normal avec le monde sauvage était un rapport de proie/prédateur.

Et que c’est chose normale qu’un animal ait la peur de sa vie en nous voyant… drôle de conviction !

Adrien_Favre_Chevreuil-768x520

Ces gens n’ont rien compris et sont le reflet de leurs contradictions, toujours cette fichue compétition…

Il faut quand même trouver les animaux dans ces pays, et hors des parcs nationaux ils sont malheureusement très chassés, ce qui rend la tâche ardue.

Mais oui, on peut parfois rester plusieurs heures à leurs cotés en paix, et c’est très émouvant d’avoir un renard qui dort à quelques mètres de vous.

Je souhaite à tout le monde de vivre une telle expérience.


l'impact des voyages à l'étranger des photographes animaliers célèbres

- Adrien COQUELLE

Pour revenir à Vincent Munier, il semble avoir justement eu une certaine prise de conscience, lors du premier confinement, sur l’impact de ces longs voyages à travers la planète et a déclaré vouloir dorénavant les limiter.

Qu’en penses-tu et est-ce aussi une réflexion que tu as ?

- Adrien FAVRE

Oui bien sûr que j’y pense, et il a raison.

On me reproche parfois mes voyages à juste titre. J’essayais déjà avant de ne pas voyager à outrance et surtout de rester longtemps sur place.

A cause du Covid, je n’ai pas voyagé depuis février et c’est un mal pour un bien.

Bien sur qu’il faut réduire les transports aériens, comme beaucoup de choses d’ailleurs. C’est une certitude que je compte appliquer le plus possible. je travaille vraiment localement depuis bientôt un an.

J’ai par exemple passé énormément de temps cet été à photographier les hiboux moyens ducs près de chez moi.

Je me suis quasiment exclusivement consacré à cette espèce.

Adrien_Favre_Hiboumoyenduc-768x520

J’ai eu jusqu’a 5 nichés de poussins en même temps. Parfois je passais la nuit à dormir pas loin d’eux juste pour les entendre.

Un matin, j’ai même été réveillé par la police parce que j’avais dormi en camping sauvage : j’ai cru que le policier me prenait pour un fou quand je lui ai expliqué que je dormais ici pour les hiboux.

Après m’avoir passé un savon mémorable, je m’en suis sorti sans amende et il a été plutôt sympathique.

J’ai vécu des choses indescriptibles à leurs cotés.

Le moment le plus marquant, c’est quand les adultes arrêtent le nourrissage. Les juvéniles restent la nuit entière à appeler leurs parents en vain : ils sont livrés à eux mêmes et il y avait un coté déchirant à tout ça.

J’ai adoré redécouvrir la nature à coté de chez moi, vivre dans mon van au gré de mes envies.

C’était un été très constructif.

Chapitre 5

le quotidien d'un photographe animalier professionnel

La partie commerciale du métier : vente de livres et tirages photo

- Adrien COQUELLE

J’ai parlé de cette interview à une abonnée de Pose Nature particulièrement fan de ton travail et elle a voulu te poser deux questions : à partir de quel moment as-tu su que tu voulais devenir photographe animalier professionnel à 100% et comment t’y es-tu pris pour y arriver ?

- Adrien FAVRE

En fait c’est un concours de circonstances et beaucoup de chance.

Après mon voyage en Inde, j’ai passé 6 mois de rééducation pour récupérer d’une blessure à un genou survenue une semaine avant mon départ là-bas.

J’avais failli annuler mon séjour; mais j’ai serré les dents. J’ai passé 3 semaines sur les rotules à me blinder de cachets contre la douleur avec une attelle pour limiter les dégâts.

Si je n’étais pas parti, je ne serais sans doute pas là à te répondre, donc j’ai bien fait.

Pendant ces longs mois de kiné, à la suite de mon retour de voyage, j’étais dans une phase de grande remise en question personnelle.

Pas loin d’un burn-out professionnel et sentimental, j’étais très affecté par ma blessure au genou et je cherchais un sens à ma vie.

Je n’arrivais plus à marcher, j’étais en grande détresse psychologique, j’avais de plus en plus l’impression d’être incompris, de ne pas trouver ma place et de ne pas comprendre nos modèles sociétaux.

La photographie d’animaux m’a redonné le moral et a donné un sens à ma vie. 

Adrien Favre Bouquetin

Quelques mois plus tard, quand j’ai commencé à retrouver 100 % de mes moyens physiques, c’est devenu une évidence.

Je vivais vraiment pour la photo, au point de dormir habillé dans le salon familial en tenue de camouflage, pour gagner du temps le matin au moment de me réveiller.

On me prenait pour un fou, j’étais habité par l’envie de rencontrer des animaux et c’était obsessionnel.

Mon film en 2016 «Je suis un nuisible» a lancé ma carrière.

J’ai su que je voulais être photographe animalier professionnel au début de l'année 2018. Personne dans mon entourage n’y croyait vraiment, sauf moi.

Aujourd’hui, ils sont fiers.

J’ai vu les prémices d’un engouement pour mon travail sur les réseaux et peut-être une possibilité d’en vivre, alors j’ai joué le coup à fond

Ca reste néanmoins ma passion et parfois j’arrête la photo quelques temps, pour ne jamais me lasser. Je ne veux pas que ça devienne une obligation mais que ça reste un plaisir.

Je ne saurais pas vraiment expliquer comment j’y suis arrivé. J’ai une bonne étoile. J’ai aussi beaucoup travaillé à la fois ma technique photographique et mes réseaux.

Je suis vidéaste et photographe donc ça aide...

J’ai fait beaucoup de sacrifices et j’ai eu le courage de repartir de zéro, de quitter ma vie : je suis retourné chez mes parents à 32 ans pour mettre de l’argent de coté pendant plusieurs mois, afin de financer mes voyages, l’achat de matériel etc…

J’ai eu énormément de chance et une famille compréhensive.

Beaucoup de photographes talentueux mériteraient d’en vivre également. Il n’y a plus de différence entre les pro et les amateurs et le niveau général est très élevé.

J’essaye d'ailleurs de mettre en avant les photographes que j’apprécie humainement et visuellement.

Adrien Favre

- Adrien COQUELLE

On peut retrouver sur ton site internet des tirages photos, un livre photo ainsi que ton tout nouveau calendrier pour 2021.

Peux-tu nous parler de cette facette plus « commerciale » du métier de photographe animalier : est-ce quelque chose d’indispensable que tu aimes faire ?

- Adrien FAVRE

Je n’aime pas vraiment ce côté commercial pour être franc, mais il est indispensable...

D’ailleurs, j’ai écris un texte là-dessus dans mon livre,  sur le fait que je monétisais la nature. Je suis loin de mes débuts quand je repense à tout ça : il n’y avait pas d’argent en jeu.

Finalement, je suis rattrapé par nos valeurs humaines et parfois je culpabilise. J’essaye toujours de dissocier mes publications engagées de celles à visée commerciale.

Il faut bien vivre, alors oui je vends mes photos, mon livre etc… et je ne remercierais jamais assez tous ces gens qui m’aident au quotidien, en me soutenant financièrement.

Je suis hyper touché et vraiment très reconnaissant de tous les messages de soutien que je reçois au quotidien. C’est vraiment grâce à eux que j'en suis là aujourd'hui !

Avant, quand je faisais des photos de voyages avec d'autres personnes, j’adorais faire des portraits notamment.

Mais étant souvent dans des pays dans lesquels la misère sociale est très visible, j’ai très vite ressenti une vraie gêne d’esthétiser des situations de vie, car on peut vite tomber dans le voyeurisme.

Ma morale me rattrapait...

Adrien Favre

Avec les animaux, le rapport est différent, puisque qu’ils vivent en marge de nos sociétés humaines, loin de nos notions d’argent.

Quelque part j’exploite les animaux d’une certaine façon, donc il est impensable pour moi de faire juste des images pour «mon plaisir personnel» et vendre des tirages…

Sans eux mon travail n’existerait pas, ils sont la partie la plus importante de mes photos et j’ai énormément de reconnaissance envers chacun d’entre eux et même de l’amour. 

C’était difficile de tout gérer seul, donc aujourd’hui Carine Sandon, mon agent, m’aide dans toute la partie commerciale et ça me permet de dégager du temps pour être dehors.

Et de toute façon, je suis hyper dissipé dans ma vie, donc elle me tape sur les doigts et me recadre pour mon bien : c’est une personne en or, qui connait très bien le domaine culturel, aime la nature et l’écologie.


Le matériel photo d'adrien favre

- Adrien COQUELLE

Quel est ton matériel photo et pourquoi utilises-tu celui-ci en particulier ?

- Adrien FAVRE

Après plusieurs années chez Canon je suis maintenant  chez Sony.

J’ai souhaité épurer au maximum mon matériel. Je n’ai pour le moment qu’un boitier, alors qu'avant je travaillais avec deux.

J’ai un Sony A7R IV, un 400 mm F2.8, un 135 mm F1.8, un 24 mm F1.4 et un 50 mm F1.8.

Je ne travaille actuellement qu’avec des focales fixes. Ça vient de mon passé de photographe de rue et je suis un amoureux des focales fixes à grande ouverture.

J’ai conscience d’avoir énormément de chance et que ce matériel fait rêver beaucoup de photographes. Le matériel ne fait pas une bonne photographie, mais il aide beaucoup et offre de nouvelles perspectives.

J’ai choisi ce matériel pour son poids, car en 5 ans de photo animalière je me suis beaucoup abimé le dos à force de porter de lourdes charges.

Aujourd’hui je revis !

Le fait de passer du reflex à l’hybride est également bénéfique pour le dérangement envers les animaux, car les hybrides sont beaucoup plus silencieux.

Adrien Favre

La photographie animalière pendant les confinements

- Adrien COQUELLE

Pour finir, à quoi ressemble le quotidien d’un photographe animalier professionnel confiné chez lui ?

- Adrien FAVRE

J’ai la chance d’être à coté d’une rivière où il y a une multitude d’oiseaux, dont des martins-pêcheurs, alors je les observe et les photographie du salon.

Je m’occupe de mon jardin, commence à réfléchir à mon potager.

Je fais des colis pour Noël pour honorer les commandes, je lis, je regarde des séries et documentaires, je profite de la vie avec ma compagne, j’essaye de sympathiser avec son chat Ygritt, qui me voit comme un concurrent.

On commence à bien s’entendre, parfois elle vient même quémander une caresse.

J’écris aussi énormément tous les jours parce que j’aime ça et que c’est une partie de mon équilibre.

Je pose des pièges photo puisque je vis collé à la forêt, donc dans un rayon de 1 km j’ai possiblement des animaux.

J’apprends à connaitre mon territoire, je repars de zéro.

J’occupe mes journées en coupant du bois pour mon poêle, avec ma conjointe on s’est mis au défi de n’acheter aucune bûche cet hiver et de ne couper aucun arbre : nous récupérons tout le bois déjà coupé que l’on trouve à droite à gauche et qui est laissé à l’abandon.

Comment savoir la provenance du bois ? Si avant de finir en flamme il n’abritait pas la loge d’un oiseau ?

Adrien_Favre_Hiboumoyenduc2-768x520

L’ONF gère les forêts en se basant uniquement sur le commerce du bois et sacrifie notamment aujourd’hui les cerfs qui iraient à l’encontre de la rentabilité de nos forêts. Il est impensable pour moi de participer à ça alors j’essaye d’être le plus vigilant possible.

Je me rends compte avec le covid que le plus important est d’avoir un projet de vie.

Le passé est derrière, c’est bien le moment présent sur lequel il faut se concentrer. Et le futur qu’il faut construire tous ensemble.

Quand je regarde en arrière, je suis fier de mes choix de vie et pour une fois d’avoir cru en moi.

J’ai beaucoup évolué et je vais essayer de continuer dans ce sens. Ca tient à si peu de choses.

Une simple rencontre avec un tigre a, pour ma part, changé ma vie.

Ca me renvoie a ce qu’on disait avant sur les ruraux et les citadins : mettre les gens dans des cases, c’est le principe même d’une société humaine et c’est dommage.

Comme quoi tout le monde peut changer.

Je suis un ex-parisien, devenu un rural et c’est plutôt un parcours atypique à l’image de ma vie.

Une scolarité compliquée, plusieurs métiers... J’ai toujours préféré l’Art pour m’exprimer.

A 7 ans, je dessinais des animaux : en fait le chemin était tout tracé, je me suis juste un peu perdu en route. L’essentiel est d’aller au bout des choses.

A 35 ans j’ai enfin trouvé un sens à ma vie.

Merci beaucoup pour cet interview

conclusion de l'interview

d'adrien favre, photographe animalier

Merci beaucoup à Adrien Favre pour avoir répondu avec autant de détails et de passion à mes questions.

N'hésitez pas à le suivre sur les réseaux sociaux et à partager ses photos pour faire connaître son travail au plus grand nombre.

Et si vous vous sentez concerné(e) par la protection des animaux, pourquoi ne pas en profiter pour signer la pétition sur le déclassement du renard du statut de nuisible, cela prend quelques secondes mais pourrait sauver des dizaines de milliers de vies.

Merci d'avoir lu cet article jusqu'au bout !

Chaque année en France, 600 000 à 1 000 000 de renards sont massacrés à la chasse, subissent les tirs, le piégeage, la chasse à courre ou sous terre.


Parce que les renards sont indispensables à l’équilibre des écosystèmes, Anymal, l'ASPAS et One Voice lance une pétition pour retirer le renard de la liste des « espèces nuisibles".


Rejoignez les 419 429 signataires !

Petition-renards

"Sans les animaux, mon travail n’existerait pas, ils sont la partie la plus importante de mes photos et j’ai énormément de reconnaissance envers chacun d’entre eux et même de l’amour."

ADRIEN FAVRE

Photographe animalier professionnel


Adrien-Favre-portrait


à votre tour...

N'hésitez pas à partager votre expérience et à répondre en commentaire à ces questions :

  • Connaissiez-vous Adrien Favre avant de lire cette interview ?
  • Quel est votre avis sur la protection des animaux en France ?
  • Quels autres photographes aimeriez-vous voir interviewer ?

Et si vous avez apprécié cet article, n'hésitez pas à le partager avec vos amis sur les réseaux sociaux, cela prend 2 secondes et me permet de continuer à créer du contenu de qualité.

Bonnes photos à vous !

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Adrien Coquelle

Qui est l'auteur

Adrien Coquelle

Photographe animalier professionnel

Photographe animalier professionnel depuis 2016, je parcours la Savoie à la recherche d'ambiances particulières, pour immortaliser les animaux emblématiques des Alpes.

Je forme également tous les mois de nombreux photographes voulant progresser rapidement en photo animalière et de nature grâce à mes stages et formations.

Mes partenaires et collaborations :

Logo nikon
Logo Canon Photo animalière
Tamron Photo animalière
Logo ipln
Logo image et nature Photo animalière
  • je fais de la photo animalière donc je connais de nom Adrien d’autant plus que j’habite dans l’est et que j’ai été voir la superbe expo en pleine nature dans les Vosges et que je suis extrémement sensible à la cause animale et militante pour la défense des animaux.

  • Bonjour Adrien,
    Très belle interview, bravo.
    Je suis Adrien Favre depuis ces débuts, j’ai vu tous ces petits films. Celui qui m’a le plus marqué c’est : Je suis le sauvage.
    J’ai photographié le renard, et c’est vrai qu’il est beau. Malheureusement en Alsace il est chassé, j’ai pu le photographier en Pologne. A chaque fois, je suis en affût, il se comporte comme si je n’étais pas là, au moment de son départ, il s’arrête et me regarde, comme pour me dire je t’avais repéré.

  • Bonjour Adrien,
    bravo pour l’interview,
    – encore un photographe que je ne connaissais pas et ils sont nombreux!!!
    – encore un passionné qui sait partager son expérience de la nature.
    C’est vrai qu’il n’est pas nécessaire de voyage pour être proche de la nature et faire de belle photos. Je réalise mes photos de proxi et macro photos dans mon jardin ou dans la nature environnante.
    Merci pour ce bon moment de nature!
    .

  • Bonjour Adrien,
    Non inconnu comme tant d’autres pour ma part.
    Mais j’ai aimé ce reportage où je me retrouve totalement car je parcours la forêt limousine …
    J’ai eu la chance de croiser des renards (photographié de loin), et dernièrement un superbe cerf. Que du bonheur de voir ce superbe animal qui me fixait intensément. Nous sommes restés un moment à nous regarder dans le silence de la nature; pour moi un moment magique, inoubliable.

  • Bonjour Adrien.
    1. Non je ne le connaissais pas. Il me parait éminemment très sympathique. Comme seules les montagnes ne se déplacent pas, j’espère bien le rencontrer un jour sur le terrain.
    2. On ne protège bien que ce que l’on aime (ce n’est pas de moi). En France, on ne doit pas très bien les connaître…
    Bonne continuation.
    BG.

  • Super interview d’un mec sympa et vrai qui redonne un peu d’espoir sur le futur de l’humanité.
    Merci Adrien

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