7 astuces photo pour bien commencer sa session en animalier

par Adrien Coquelle

Si il y a bien un domaine que j’adore, c’est bien la photographie animalière en billebaude. Je peux en effet passer des heures à me balader dans la forêt ou dans les champs à la recherche d’un animal. Malheureusement, c’est aussi un domaine très compliqué, car les animaux sont pour la plupart très craintifs. Il est donc nécessaire de bien connaître leurs habitudes si on désire en croiser et surtout savoir se faire discret. Mais soyons honnêtes, la billebaude est “en grande partie” une affaire de chance, surtout quand on débute. Les rencontres se font souvent grâce au hasard et on ne sait jamais sur quoi on va tomber et surtout quand. Il est donc primordial d’apprendre à être très réactif et à pouvoir s’adapter rapidement à n’importe quelle situation. Malheureusement, sur le terrain, c’est une autre histoire… Qui ne s’est jamais retrouvé, par hasard, nez-à-nez avec un chevreuil au détour d’un chemin, paralysé par la surprise et la peur de le faire fuir ? Dans ces moments là on ne sait plus quoi faire : la rencontre est brève, quelques secondes tout au plus avant que l’animal ne s’enfuit. Dans un sursaut de lucidité on décide de déclencher, un peu au hasard. Résultat ? Les photos sont complètement floues, mal cadrées, sous-exposées : toutes bonnes pour la poubelle ! Ces situations m’arrivaient tout le temps et c’était d’autant plus rageant que, généralement, je ne recroisais plus aucun animal de toute la session. Ces nombreux ratés m’ont donc amené à réfléchir à comment ne plus louper ces premiers instants décisifs. Voici donc 7 astuces photo que je mets SYSTÉMATIQUEMENT en place en début de session et qui me permettent d’augmenter mes chances de rentrer avec quelques souvenirs de ces magnifiques rencontres.

Heron en vol

 

1. Utiliser le zoom maximum de votre objectif

La question ne se pose bien évidemment pas si vous travaillez avec une focale fixe. Mais si vous disposez d’un objectif capable de zoomer, commencez votre session en le dépliant tout de suite au maximum. Pourquoi ? Tout simplement parce que les animaux sont pour la plupart très farouches. Il sera donc très probable que vous aurez besoin de les approcher tout doucement et au début vous serez forcément très loin d’eux. Une “bonne” approche de chevreuil peut, par exemple, prendre 30 minutes avant de vous retrouver à seulement quelques mètres de lui. Le plein zoom permet donc de faire quelques clichés “d’ambiance” dès le début de l’approche et donc de ne pas rentrer bredouille au cas où vous le feriez fuir trop rapidement. Une fois que vous serez suffisamment près de lui, vous aurez alors le choix : soit continuer au plein zoom et faire de jolis portraits, soit utiliser des focales inférieures pour tenter divers cadrages.

 

Adrien Coquelle
Je travaille pour ma part avec un Sigma 150-600mm, que je positionne immédiatement à 600mm, dès que je sors de la voiture.

2. Utiliser le mode priorité à l’ouverture

Car c’est vraiment le mode passe-partout en photographie et celui à privilégier en début de session animalière. Pourquoi ? Car contrairement au mode manuel, il permet de ne pas perdre son temps à s’occuper des réglages : on est immédiatement “apte au combat”, n’importe quand et n’importe où (il n’y a pas besoin de s’adapter aux conditions de lumière qui changent tout le temps). Ce mode permet également de choisir une grande ouverture et donc de bénéficier d’une vitesse d’obturation élevée et d’un joli flou d’arrière-plan bien dilué (ce qui met, en général, bien mieux en valeur l’animal).

 

3. Utiliser la valeur maximale ISO acceptable de votre appareil

J’entends par là la valeur ISO où le bruit numérique ne devient pas trop présent sur vos images. Pourquoi ? Car on ne sait jamais sur quel animal on va tomber en premier. Si vous tombez sur une tortue, vous pouvez oublier ce conseil ! Mais imaginez que vous tombiez sur un faucon en pleine action de chasse… Vous serez alors bien content d’avoir immédiatement une vitesse d’obturation élevée pour figer au mieux le mouvement de cet oiseau très rapide. Ce réglage permet d’avoir à chaque moment la vitesse d’obturation “optimale” que votre boîtier peut atteindre, sans pour autant sacrifier la qualité de la photo.

Comment connaître la valeur ISO maximale acceptable de votre appareil ? Chaque boîtier étant unique et la tolérance au bruit numérique étant très subjective, il va falloir faire des tests chez vous. Prenez plusieurs fois la même photo, mais avec des valeurs ISO différentes. Comparez ensuite le bruit numérique entre les différentes images sur un écran d’ordinateur et choisissez la valeur que vous estimez la plus tolérable pour vous.

Faucon
Jour clair mais nuageux. Une valeur de 600 ISO aurait permis de figer le mouvement même si ce faucon s’était envolé.

4. Utiliser une très grande ouverture du diaphragme

Voir même travailler à pleine ouverture. Pourquoi ? Afin, encore une fois, d’avoir la vitesse d’obturation la plus élevée possible à chaque instant. Dois-je encore rappeler les autres avantages d’une grande ouverture ? 🙂

 

5. Utiliser le mode rafale

Toujours dans un souci de réactivité, je vous conseille d’utiliser le mode rafale plutôt que le déclenchement unique. Pourquoi ? Car en billebaude, surtout lorsque l’on débute, on fait très souvent fuir des animaux avant même de les avoir vus (merci les faisans qui vous filent des crises cardiaques en s’envolant dans un bruit épouvantable…). Disposer d’une rafale est donc très pratique pour aller au plus vite et espérer quand même obtenir une photo intéressante.

Oui, mais si l’animal ne part pas et qu’on utilise le mode rafale, on risque de faire beaucoup de bruit et de finalement faire fuir l’animal, non ? Oui et non… Car avec un peu d’entraînement il est possible de doser la pression du déclencheur pour ne faire que quelques photos à la fois (voir une seule avec l’expérience). Si vous n’arrivez pas à bien doser, je vous conseille de vous entraîner en premier en mode rafale lente (si disponible sur votre appareil), puis de passer en rafale rapide (cf votre manuel pour trouver où se trouve cette option)

 

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Menu de sélection des modes de déclenchement sur mon Canon 7D, avec les deux rafales disponibles.

6. Utiliser le collimateur central

Et la technique du “mise au point – recadrage” que nous avons vue dans l’article sur la mise au point en photographie. Pourquoi ? Toujours dans le but d’être très réactif ! En effet, quand on ne sait pas sur quel animal on va tomber, il est nécessaire d’être le plus rapide possible. Nous n’avons donc pas le temps d’aller sélectionner à la main le bon collimateur qui se situe “en bas à droite mais pas trop”… Si vous avez peur de ne pas réussir à utiliser cette technique pour le moment, alors utilisez une sélection réduite de collimateurs, mais jamais une très grande zone d’autofocus. Car à moins d’avoir un appareil professionnel bourré de capteurs hyper-réactifs, l’autofocus se trompera 90% du temps.

mise-au-point-recadrage
Technique de mise au point -recadrage avec le collimateur central

7. Utiliser l’autofocus continu si besoin

Pourquoi ? Pour être capable de suivre le magnifique fessier blanc du chevreuil qui s’enfuit à toute allure, bien évidemment ! Mais je vous vois déjà venir… “Comment fait-on pour recadrer ? Dès qu’on va bouger l’appareil, l’autofocus continu va changer la MAP, non ?”. Et bien oui et non… car il existe une super technique permettant de passer immédiatement et à volonté du mode autofocus continu à simple, et vice versa. Et nous verrons cela dans un prochain article, avec la découverte d’un bouton magique : le bouton AF-ON.

 

Mouette

 


Conclusion de ces astuces photo

Vous l’aurez compris, le but de tous ces réglages est, plus ou moins, de disposer à chaque instant de la vitesse d’obturation la plus élevée possible et d’être réactif. En effet, en billebaude, on peut tomber sur n’importe quel animal et à n’importe quel endroit. De plus, les rencontres sont plutôt rares. Il est donc primordial de mettre toutes les chances de son côté pour obtenir immédiatement quelques clichés, car la fuite peut arriver à tout instant. Croyez-moi, sentir qu’on a loupé une superbe occasion juste parce qu’on n’a pas pensé à pré-régler son appareil, peut être très frustrant si on ne croise plus aucun animal après… Depuis que j’ai mis en pratique ces astuces photo, j’ai constaté une nette amélioration de mes premières images. Alors pourquoi s’en priver ?

C’est tout pour aujourd’hui, j’espère que ces astuces photo vous seront utiles. Si vous avez apprécié cet article n’hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux afin que d’autres débutants puissent en profiter à leur tour. Et vous, quelles sont vos astuces/réglages pour bien démarrer une session de photographie animalière ?

En attendant le prochain article… prenez des photos !

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