Suite de l’article consacré au triangle d’exposition, nous allons voir aujourd’hui le premier pilier du triangle d’exposition, à savoir la vitesse d’obturation (ou plus communément appelée le temps de pose). Quelles sont les conséquences de sa modification et comment en tirer parti pour créer des photographies intéressantes et réussies ? Nous allons voir tout cela en détails.
QU’EST-CE QUE LA VITESSE D’OBTURATION ?
Nous en avions déjà parlé dans l’article sur le triangle d’exposition, mais un rappel ne fait jamais de mal. La vitesse d’obturation correspond au temps pendant lequel l’obturateur reste relevé après le déclenchement. Plus la vitesse d’obturation est lente, plus l’obturateur reste relevé longtemps et donc plus le capteur est exposé à la lumière. Voici un exemple animé pour comprendre ce principe (les temps de poses sont fictifs et ne servent qu’à la bonne compréhension de l’animation) :
COMMENT MODIFIER CE PARAMÈTRE ?
Avant toute chose, il est important de savoir que la vitesse d’obturation s’exprime en seconde (s) et en fraction de seconde (1/nombre s). Cette valeur évolue selon des paliers bien définis et communs à la plupart des appareils photos. Plus la vitesse est lente, plus la photo sera exposée à la lumière :
Echelle de la vitesse d’obturation :
1/4000, 1/2000, 1/1000, 1/500, 1/250, 1/125, 1/60, 1/30, 1/15, 1/8, 1/4, 1/2, 1 seconde, 2 secondes, 3 secondes, etc, …
Vitesse rapide = peu de lumière <==================> Vitesse lente = beaucoup de lumière
Pour modifier la vitesse d’obturation sur l’appareil, il suffit simplement de tourner la molette qui se trouve juste en dessous du bouton de déclenchement. Tournez la molette vers la gauche et vous augmentez la vitesse (moins de lumière), tournez la molette vers la droite et vous la diminuez (plus de lumière).
Donc, si nous manquons de lumière, suffit-il de diminuer la vitesse d’obturation pour avoir une photo bien exposée ? Et bien… ce n’est pas aussi simple que ça ! Car même si sur le papier l’idée est bonne, dans la pratique il est important de ne pas trop diminuer la vitesse, sinon vous rencontrer 2 problèmes majeurs que chaque photographe s’efforce de combattre, à savoir…
1. LE FLOU DE MOUVEMENT
Le flou de mouvement, ou flou de cinétique, est un phénomène optique provoqué par le mouvement d’un objet ou d’un être vivant. Plus il va vite et plus “l’oeil” va percevoir ses bords floutés. Sa présence sur nos photo dépend de 2 facteurs et, dans les 2 cas, il faudra augmenter significativement la vitesse d’obturation si vous voulez avoir votre sujet le plus net possible :
- Le mouvement du sujet : plus un sujet est rapide, plus le flou est important
- La vitesse d’obturation : plus elle est lente et plus le sujet apparaîtra flou. Même des sujets en apparence immobiles apparaîtront flous en dessous d’une certaine vitesse (essayez de photographier un escargot avec une vitesse d’obturation de 5 secondes ^^).
Voici une vidéo que j’ai créée pour vous montrer ce phénomène très simple à comprendre. N’hésitez pas à faire “pause” à différents instants pour vous rendre compte de l’intensité du flou en fonction de la vitesse de la balle (ce qui revient à prendre une photo de la balle en fait…).
2. LE FLOU DE BOUGÉ
Différent du flou de mouvement, le flou de bougé est dû aux mouvements du photographe et est, dans 99,999 % des cas, à éviter absolument. Très inesthétique, il est le CAUCHEMAR de tout bon photographe et sa présence va donner l’impression que votre photo manque de qualité, de “piqué” comme on dit. Il est amplifié par deux facteurs :
- Les mouvements du photographe : respiration, tremblements, crispation…
- La longueur de la focale : plus le “zoom” de votre objectif est grand, plus le moindre mouvement sera amplifié. Il existe une “règle” en photographie qui dit qu’à une focale donnée, il est nécessaire d’utiliser une vitesse d’obturation supérieure à “1/focale” pour être sûr de compenser les mouvements du photographe. Exemples : 1/50 pour un 50mm, 1/100 pour un 100 mm, 1/150 pour un 150mm, etc…
Heureusement il existe des moyens simples de le réduire, voir le supprimer totalement :
- Bien tenir son appareil : La base de la base ! Jambes légèrement fléchies, bras contre le corps, main gauche sous l’objectif, …
- La stabilisation de l’objectif : Nous y reviendrons prochainement, mais certains objectifs disposent d’une stabilisation qui permet de compenser le mouvement du photographe. Problème, ce sont généralement les objectifs haut de gamme qui disposent de cet outil, il va donc falloir sortir la CB…
- Le trépied : radical, plus rien ne bouge !
Pour finir ce chapitre, n’hésitez pas à lire cet article, où je vous livre 9 autres astuces pour éviter facilement ces deux flous.
CONCLUSION ?
Hé bien non, pas tout à fait, car il nous reste un point important à aborder… Si dans la plupart des cas le photographe voudra avoir un sujet parfaitement net, il existe plusieurs cas où avoir un peu de flou de mouvement est esthétiquement très intéressant :
- Pour suggérer le mouvement : avoir une vitesse d’obturation un peu lente va permettre de flouter les parties les plus rapides de votre sujet tout en gardant les autres nettes. Cette technique est très efficace pour suggérer le mouvement et ainsi mieux comprendre l’action qui se déroule. C’est par exemple le cas dans cette photographie de moineaux, où les ailes apparaissent floutées, ce qui donne un impact beaucoup plus fort à la photographie que si elles avaient été complètement nettes.
- Les effets de filés : technique que je n’ai pas encore testée, je ne peux donc pas vous en parler en détails… Mais elle consiste à utiliser une vitesse lente, à déclencher et à suivre latéralement le mouvement du sujet. Votre sujet apparaîtra alors net, tandis que tout le reste de la photo sera flou.
- Les photographies abstraites : à utiliser avec précaution, car le rendu peut rapidement devenir kitsch, mais si l’abstrait vous tente : utilisez une vitesse lente et bougez volontairement l’appareil après le déclenchement. Les ratés sont nombreux, mais parfois on peut tomber sur quelque chose de sympa…
EXERCICE À FAIRE
Pour vous entraîner à maîtriser ce concept, je vais vous donner un petit devoir simple et facile à accomplir : photographier les oiseaux du jardin en vol.
Entraînez-vous à les avoir parfaitement nets ou, au contraire, à suggérer le mouvement avec un beau flou maîtrisé… Et n’oubliez pas ceci : lire et ne pas faire ce n’est pas apprendre ! Si vous ne faîtes rien, il ne se passera rien et vous ne progresserez jamais.
N’hésitez pas à m’envoyer vos photos en utilisant la page contact, ou en m’envoyant un message privé sur ma page Facebook (en précisant à chaque fois l’objet de votre message). Pour vous féliciter d’avoir fait l’exercice, les meilleures photos seront publiées au fur et à mesure à la suite de cet article (ou dans un autre à part si j’obtiens assez de participations).
C’est tout pour aujourd’hui, nous verrons dans le prochain épisode le deuxième pilier du triangle d’exposition, à savoir l’ouverture du diaphragme. N’hésitez pas à commenter l’article et à le partager si vous l’avez apprécié. Sur ce, bonnes photos d’oiseaux !
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Qui est l'auteur
Adrien Coquelle
Photographe animalier professionnel
Photographe animalier professionnel depuis 2016, je parcours la Savoie à la recherche d'ambiances particulières, pour immortaliser les animaux emblématiques des Alpes.
Je forme également tous les mois de nombreux photographes voulant progresser rapidement en photo animalière et de nature grâce à mes stages et formations.
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