La macrophotographie à moins de 100€

par Adrien Coquelle
Voilà plusieurs jours que vous bavez devant des photos incroyables de fleurs et d’insectes ? Mais comment font-ils pour photographier la pilosité d’une abeille posée sur un pétale rouge, sur fond de soleil doré ? Cette fois, c’est sûr ! Vous avez trouvé le domaine qui vous passionne, adieu la street-photo, bienvenue la Macrophotographie ! Immédiatement vous vous renseignez sur cette appellation barbare : quel matériel faut-il pour faire ce genre de photos ? Et là, c’est la douche froide….
De nos jours, c’est une réalité, le matériel peut vite atteindre des sommes très élevées pour le commun des mortels… 1 000 euros pour le 100mm f/2.8 L de chez Canon, ça fait tout de même un peu cher le liseret rouge… Et vue la spécialisation de ces objectifs , qui sont quasi-exclusivement destinés à des prises de vues très rapprochées (encore que les objectifs macro avoisinant les 100mm sont également très utilisés en portrait, pour la qualité de leur bokeh, notamment), il est tout à fait normal de passer des nuits blanches à hésiter à investir une telle somme (je suis passé par là…). Et si, finalement, la macro ne vous plaît pas tant que ça ? Et si c’est trop difficile et que vous abandonnez au bout d’une semaine ? Hop, hop, ne filez pas trop vite, et lisez cet article jusqu’au bout ! Il existe heureusement plusieurs solutions à moindre coût pour vous essayer à la “macro” (ou devrais-je dire ici plutôt la proxiphotographie, pour être tout à fait exact).
Voyons ensemble les différentes options qui s’offrent à nous…

 


INVERSER SON OBJECTIF 
 
Oui oui, vous avez bien lu ! La première technique consiste tout simplement à retourner son objectif par rapport à la normale !  Cela s’appelle la macrophotographie inversée. Vous ne me croyez pas ? Essayez-donc ! Retirez votre objectif du boîtier, et en le tenant fermement dans votre main, retournez-le et posez-le en face de votre boîtier. Regardez dans l’oeilleton,  approchez-vous assez près de votre sujet, et là, magie : vous voyez tout en plus grand !
Mais alors, quelle focale est la mieux conseillée pour utiliser cette technique ? Et bien dans la catégorie “macro renversée”, le 50mm est souvent considéré comme l’objectif roi ! En effet, il est considéré comme la focale qui se rapproche le plus du fameux rapport 1:1, et qui, donc, se rapproche de la “vraie macro” au sens scientifique du terme. Mais dans la pratique, il est tout à fait possible d’utiliser des focales comprises entre 30 et 100mm. D’ailleurs, même le 18-55 mm de base, livré la plupart du temps en kit avec le boîtier, fera un très bon objectif macro pour vos premiers essais.
Nota Bene : avec cette technique, le facteur de grandissement est lui aussi “inversé” par rapport à la logique des focales normales. Plus celle-ci sera courte et plus le rapport de grandissement sera élevé. En pratique, un objectif de 24mm  monté en inversé, permet d’atteindre des rapports de l’ordre de 4/1 !
Malheureusement, on s’en doute, de gros inconvénients à cette astuce se présentent :
  • Les connectiques de votre objectif, très sensibles et fragiles, se retrouvent alors à nu, au contact de l’air et des éléments extérieurs (feuilles, épines, herbe, poussière, etc…)
  • En parlant de poussière, l’entrée du boîtier étant maintenant à l’air libre, elle peuvent rentrer très facilement à l’intérieur et se déposer sur votre capteur (Aka “Le cauchemar du photographe” !).
  • Le risque de faire tomber accidentellement l’objectif est élevé, un faux-mouvement est très vite arrivé.
  • Perte totale des connectiques (ouverture du diaphragme, autofocus…)
Heureusement, les fabricants ont depuis pensé à nous et à nos angoisses de photographes (“AAAAAAH J’AI UNE POUSSIÈRE SUR MON CAPTEUR, J’AI UNE POUSSIÈRE J’TE DIS !!!“). Aujourd’hui on peut facilement trouver dans la plupart des boutiques photo ou sur internet un petit accessoire très pratique, et qui ne coûte quasiment rien : la bague d’inversion.
La bague d’inversion est une rondelle en plastique ou en métal, qui se fixe au bout de l’objectif et qui permet ainsi de le lier directement au boîtier. Comptez environ une quinzaine d’euros par bague et par objectif.
bague-d-inversion-macro-52m
Car oui, une bague sera nécessaire pour chaque objectif, puisqu’ils n’ont pas tous le même diamètre… Comment trouver le diamètre de votre objectif ? Rien de plus simple ! Il vous suffit de regarder les inscriptions à l’arrière du bouchon de votre focale, ou de taper la référence sur internet et de trouver la caractéristique nommée “diamètre filtre“.

EN RÉSUMÉ :

Les avantages :
  • Coût quasi-nul (comptez 10-15€ pour une bague d’inversion)
  • Pas de perte de qualité des images
  • Possibilité d’atteindre des facteurs de grandissement très importants selon l’objectif utilisé

Les inconvénients :


LES TUBES-ALLONGE

Tubes allongé
Les tubes-allonge sont, comme le nom l’indique, de simples tubes creux, généralement en métal, qui viennent s’intercaler entre le boîtier et l’objectif. La principale fonction de ce petit accessoire est de permettre de réduire la distance de mise au point de l’objectif utilisé, et donc d’agrandir le facteur de grandissement qui nous est si cher en macro. Dans des termes un peu moins barbares : un tube-allonge permet de vous approcher plus près de votre sujet !
Il existe sur le marché beaucoup de modèles différents de tubes-allonge, quasiment toujours vendus en jeu de 3 tubes de différentes tailles. Le prix peut aller de quelques dizaines d’euros pour les modèles les plus basiques et rapidement dépasser la centaine d’euros pour les modèles conservant les automatismes de l’objectif (autofocus et ouverture du diaphragme notamment). L’utilisation est simplissime : intercalez les tubes entre votre boîtier et votre objectif, et prenez une photo !

Tube extension

J’ai pour ma part investi à mes débuts dans un jeu de tubes-allonge simple, qui m’a coûté une quinzaine d’euros sur Amazon. Certes, avec ceci je ne disposais pas des automatismes, mais en tant que débutant et ne sachant pas si la macro allait me plaire ou non, je ne me voyais pas investir dans un modèle “haut de gamme”. J’ai également tendance à penser que la pratique en tout manuel m’a permis d’entrée de vraiment me confronter aux difficultés de la macro, et ainsi progresser plus rapidement, plutôt que de me reposer sur le dernier objectif à la mode bourré d’automatismes. Les débuts sont certes démotivants (nous en reparlerons…), mais croyez moi, le jeu en vaut la chandelle ! Bien entendu, ce ne sont que mes humbles conseils, à vous donc de voir selon vos envies et selon l’usage que vous en aurez 😉
Le gros avantage de cette technique est de ne pas perdre en qualité d’image puisque les tubes sont creux, il n’y a donc pas de lentilles supplémentaires entre le boîtier et l’objectif. Le principal inconvénient est la perte de lumière : en effet, plus vous éloignez l’objectif du boîtier, plus la lumière est réduite, il faudra donc diminuer le temps de pose pour compenser, ou faire grimper les ISO

EN RÉSUMÉ :

Les avantages :
  • Coût quasi-nul (comptez 10-15€ pour un jeu de bague)
  • Pas de perte de qualité des images
  • Possibilité de faire plusieurs combinaisons avec les différentes bagues

Les inconvénients :

  • Perte des automatismes (ouverture du diaphragme, autofocus, etc…)

 


LES SOUFFLETS

Soufflet macro
Comme les bagues-allonge, le soufflet est destiné à réduire la distance de mise au point de votre sujet, et donc de pouvoir s’en rapprocher. Le principal avantage du soufflet est qu’il agit comme un accordéon, puisqu’il peut être allongé ou raccourci à volonté. Nous pouvons donc ainsi avec le même objectif faire varier à volonté le grossissement, et ceci sans avoir à démonter l’objectif.
N’entraînant pas de perte de qualité (pas d’éléments optiques au milieu), le soufflet est pourtant une solution que nous ne conseillons pas pour la pratique de la macro, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord son prix, plus élevé que des tubes-allonge : comptez 40 à 50 euros. Mais le principal défaut est que le soufflet doit être monté sur trépied pour être utilisable, n’espérez pas l’utiliser à main levée, au beau milieu d’un champ, c’est mission impossible (pour des raisons de respect de notre image, nous n’avons pas tenté l’expérience 😛 ) ! Ajoutez à cela un poids assez conséquent (1 à 2 kilos), nous ne conseillons donc pas l’utilisation d’un soufflet macro en-dehors d’un studio et sur des sujets peu mobiles.
Les avantages :
  • Pas de perte de qualité des images
  • Possibilité de faire varier le grandissement à volonté

Les inconvénients :

  • Perte des automatismes (ouverture du diaphragme, autofocus, etc…)
  • Prix
  • Encombrement
  • Perte importante de lumière

 


LES BONNETTES

Bonnette macro

Les bonnettes sont des lentilles convergentes qui se fixent à l’avant de l’objectif et ont exactement le même principe qu’une loupe. Faciles d’utilisation, peu encombrantes, il est tout à fait possible d’additionner les bonnettes et ainsi “multiplier” le grandissement. Malheureusement, pour garder une bonne qualité d’image, il est primordial que la lentille utilisée soit de très bonne fabrication, au risque de voir rapidement des aberrations et défauts visuels sur vos photos. La qualité ayant toujours un prix, la somme a dépenser pour une bonne bonnette grimpe très vite si on souhaite une qualité correcte…

Les avantages :
  • Facile d’utilisation
  • Peu encombrante
  • On peut additionner les bonnettes

Les inconvénients :

  • Prix
  • Perte de qualité des images

 


LE MOT DE LA FIN

Voilà pour un premier tour des accessoires permettant de découvrir à moindre frais l’univers de la macro. Certains sont plus pratiques que d’autres en terme d’utilisation, à vous de faire vos propres essais… Pour notre part nous apprécions énormément les objectifs inversés et les bagues d’inversions pour leur simplicité d’utilisation, et qui permettent un rendu très épuré, presque abstrait. Nous détaillerons d’ailleurs certaines techniques présentées ici dans des articles beaucoup plus complets afin de vous faire découvrir toutes les possibilités qui s’offrent à nous.

Amusez-vous bien  lors de vos premiers essais, et n’hésitez pas à nous partager vos premiers clichés !

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Adrien Coquelle

Qui est l'auteur

Adrien Coquelle

Photographe animalier professionnel

Photographe animalier professionnel depuis 2016, je parcours la Savoie à la recherche d'ambiances particulières, pour immortaliser les animaux emblématiques des Alpes.

Je forme également tous les mois de nombreux photographes voulant progresser rapidement en photo animalière et de nature grâce à mes stages et formations.

  • Bonjour, le rapport 1/1 avec un 50 mm en inversion d’objectif, c’est uniquement pour un capteur plein format ou est-ce aussi valable pour capteur APSC ? Sinon, c’est un 35 mm pour un équivalent FF ?

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