Maintenant que nous maîtrisons le triangle d’exposition et que nous avons vu les différents modes de prise de vue, il est temps de passer… aux modes de mesure de l’exposition. Mais qu’est-ce que c’est que ce machin encore ? En mode semi-automatique, l’unique boulot de votre appareil est de trouver les réglages nécessaires (vitesse, diaphragme et ISO) pour obtenir une image correctement exposée. Or, ces réglages ne sortent pas de nulle part comme par magie. L’appareil utilise un outil qu’on appelle la mesure de luminosité : il va analyser l’image qui se trouve devant lui, calculer en temps réel la quantité de lumière reçue sur le capteur et en déduire les bons réglages à utiliser. Pour faire cela, il dispose donc de plusieurs modes de calcul, que nous allons voir tout de suite. Il est important de les connaître car chacun a ses spécificités, et même si, dans 90% des cas nous allons utiliser tout le temps le même, les autres nous permettront d’obtenir, dans certaines conditions particulières, une meilleure image. C’est parti !
Introduction aux modes de mesure
Il est important de comprendre que les différentes mesures de l’exposition ne sont disponibles que dans les modes créatifs. C’est logique, puisqu’en mode manuel c’est nous qui avons la main sur tous les réglages. L’appareil n’a donc aucun intérêt à faire une mesure de la luminosité En vérité, il le fait quand même, mais uniquement à titre indicatif et pour aider le photographe (sans aucun impact sur les réglages) : c’est la petite réglette que vous pouvez voir directement dans le viseur, avec le curseur qui bouge en permanence.
Vous trouverez généralement le bouton de réglage des modes de mesure de l’exposition sur le dessus de l’appareil ou directement dans votre menu rapide (cf photo du dessus). Attention, les icônes représentant les différents modes peuvent varier selon la marque de votre boîtier.
Autre notion importante à assimiler : par défaut, la mesure de la lumière se fait en continu par l’appareil. C’est à dire qu’il calcule à chaque instant, en temps réel, les réglages à utiliser pour avoir une photo bien exposée. C’est, par exemple, pour cela que la vitesse d’obturation varie en permanence lorsque vous bougez l’appareil, en mode priorité à l’ouverture
Mesure évaluative
C’est le mode par défaut de votre appareil et le plus simple à utiliser, car il fonctionne dans 90% des situations. Ici, l’appareil utilise l’ensemble de la scène pour faire ses calculs de luminosité et pour adapter les réglages. Il permet d’obtenir une photographie qui n’est ni trop sombre, ni trop éclairée sur l’ensemble de l’image. Il fait en gros une sorte de moyenne.
Mesure pondérée centrale
Dans ce mode de mesure, l’appareil va calculer la luminosité par rapport à ce qui se trouve au centre de l’image, mais en faisant tout de même attention à la zone qui se trouve autour. C’est un mode un peu “bâtard”, que j’avoue n’avoir jamais vraiment utilisé, car son application n’est ni assez précise, ni assez large pour ma pratique.
Mesure sélective
Disponible uniquement pour les possesseurs d’appareils Canon, ce mode est déjà plus intéressant, car il permet de calculer la luminosité sur la surface d’un cercle, au centre de l’image. Cette zone couvre environ 8 à 10% de la photo et est très utile dans des situations à fort contraste, comme les contre-jours par exemple.
Mesure spot
Elle a exactement le même fonctionnement que la mesure sélective, à ceci près que le calcul est effectué sur une zone encore plus petite, de l’ordre de 3 à 4% de la photo. Cette mesure est donc beaucoup plus difficile à utiliser que les autres, car elle demande une grande précision : le moindre écart peut entraîner des réglages complètement différents. Mais, si elle est maîtrisée, elle permet d’obtenir des images avec des ambiances très particulières et d’être très créatif. Prenez donc bien le temps de vous entraîner avant de l’utiliser en situation réelle.
Dans la pratique, quel est le meilleur des modes de mesure ?
Cela n’engage que moi, bien évidemment, mais je ne saurais que trop vous conseiller d’utiliser la mesure évaluative, surtout si vous débutez. C’est de loin le mode que j’utilise le plus, car il me permet de m’adapter très rapidement à 90% des situations et donc de gagner en vitesse d’exécution, ce qui est très important en photographie animalière. Et si l’appareil se trompe et que la photo est quand même mal exposée avec ce mode ? Et bien je compense avec la correction d’exposition, tout simplement.
Néanmoins, ma pratique et mon niveau évoluant, j’utilise de plus en plus la mesure spot, car elle me permet d’avoir un contrôle beaucoup plus important sur l’aspect visuel de mes photos. J’aime beaucoup l’utiliser dans trois situations bien particulières :
- Les contre-jours légers : le cas le plus classique est quand le sujet se trouve à l’ombre et que l’arrière-plan est au soleil. Une mesure spot sur le sujet me permet de rattraper ce contre-jour et de bien exposer mon sujet. Cela a pour conséquence de légèrement sur-exposer le fond, mais c’est facilement rattrapable grâce à la retouche. A noter que cette technique permet très souvent d’obtenir des ambiances pastel très sympathiques, surtout en macrophotographie.
- Les contre-jours violents : tels que les couchers et levers de soleil. Dans ces conditions de très forts contrastes, la mesure évaluative est complètement perdue et est incapable de restituer l’ambiance du moment. Elle cherchera au contraire à unifier l’ensemble de l’image, ce qui provoquera des zones cramées, des ombres trop claires et une image visuellement plate. Il est donc préférable d’utiliser la mesure spot sur la partie la plus lumineuse de la photo, pour assombrir significativement le reste de la photo. Cette méthode est très efficace pour créer des effets de silhouettes.
- Les scènes contrastées : l’exemple le plus parlant est celui de l’oiseau avec un plumage très blanc. C’est une situation très fréquente en photographie animalière et l’appareil aura tendance à cramer les plumes lorsque vous photographiez en pleine journée. Une mesure spot sur les parties les plus blanches permet de sous-exposer l’ensemble de la photo et donc de conserver les détails. Cette technique n’est pas réservée qu’aux oiseaux, bien évidemment, et est applicable avec n’importe quel sujet à l’aspect très clair.
Mais donc, on est toujours obligé de centrer le sujet du coup, non ?
Et vous avez raison ! Tous ces modes de mesure utilisent principalement le centre de l’image comme référence de calcul, on est donc obligé de positionner la zone que nous voulons faire analyser au centre de la photo. Or, en photographie, on ne veut généralement pas avoir un sujet centré dans la très grande majorité des cas (la règle des tiers, ça vous parle ?). Alors, comment fait-on pour mesurer l’exposition tout en décentrant notre sujet ? Et bien, nous verrons tout cela dans un prochain article consacré à la mémorisation d’exposition.
En attendant, si vous avez aimé cet article n’hésitez pas à le partager et à le commenter.
Et vous, quel mode de mesure d’exposition utilisez-vous ?
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Qui est l'auteur
Adrien Coquelle
Photographe animalier professionnel
Photographe animalier professionnel depuis 2016, je parcours la Savoie à la recherche d'ambiances particulières, pour immortaliser les animaux emblématiques des Alpes.
Je forme également tous les mois de nombreux photographes voulant progresser rapidement en photo animalière et de nature grâce à mes stages et formations.
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Merci…celà est super…
Super article , très clair…j’utilise aussi la correction d’exposition; cela est bien plus pratique…je suis comme Florent je fais plutôt attention au cadrage…
Merci Nadine, je fais pareil, et j’ai complètement laissé tombé la mesure spot pour utiliser uniquement la correction d’expo en mesure évaluative 🙂
Très bon article et trois magnifiques photos d’illustration ! Bravo !
De mon côté, je n’utilise quasiment plus la mesure spot. Le spot, bien qu’étant une petite zone peut se retrouver à cheval sur une zone claire et une zone sombre… Si on prend le cas d’un cincle plongeur par exemple, c’est assez flagrant … Et du coup, l’expo est trop aléatoire et demande trop d’attention.
J’utilise donc plus simplement la correction d’exposition, qui d’ailleurs ne demande que de tourner une molette / roue … quand changer le mode de mesure est moins ergonomique (au moins un bouton en plus et il faut souvent enlever l’oeil du viseur). Mon attention n’est donc pas sur la mesure d’expo mais sur le cadrage avant tout.
J’anticipe désormais beaucoup sur la correction d’expo en fonction du sujet et je suis beaucoup plus réactif que lorsque je faisais de la mesure spot et de la mémorisation d’exposition.
Nous avons exactement la même façon de procéder Florent, je préfère aussi maintenant jouer sur la correction d’exposition pour toutes les raisons que tu donnes !
Merci beaucoup pour ton message qui vient compléter l’article 🙂
je viens de découvrir votre site et j’ai beaucoup aimé la simplicité et la clarté des explications. Je suis aussi passionné par la photo macro (plantes et insectes)
Michel, 68 ans (presque) débutant.